Une journée ordinaire débute pour Ushijima : des clients font la queue pour lui emprunter de l’argent. Pour Takada qui débute au service de l’usurier, c’est la découverte d’un monde souterrain où l’argent règne en maître. Guidé par Ushijima, Takada apprend les ficelles du métier, et les combines pour soutirer aux clients leurs derniers sous… Sans aucun état d’âme !
Vous êtes encore trop nombreux à ne pas connaître ce chef-d’œuvre, c’est pourquoi on souhaite vous convaincre de le lire en 7 points !
Ushijima, l'usurier de l'ombre
Sur les pas d'Ushijima, un "encaisseur" qui travaille pour le compte des yakuzas, le lecteur rencontrera une série de personnages tombés dans la déchéance du surendettement. Au travers de ces destinées toutes plus tragiques les unes que les autres, c'est un portrait original de la "société d'en bas" que l'on découvre dans ce manga avec, par exemple, une jeune fille ne résistant pas à la pression sociale et se ruinant en vêtements de luxe ou un joueur invétéré et obsessionnel qui y laisse sa chemise et même plus, etc.
1. Des thèmes lourds
Il y a une grande homogénéité dans les thèmes des mangas de Manabe. Argent, drogue, prostitution, suicide, manipulation, crime, raquette, violence, … L’auteur parvient à écrire une histoire mêlant les pires atrocités que l’homme puisse commettre, tout en créant du contraste. Sa critique de la société s’avère tout de même profondément nuancée : on ne peut rien se refuser tant que l’on est prêt à assumer les conséquences.
En lisant Ushijima, on peut ressentir du malaise et un affect psychologique important. Vous suivez la déchéance des hommes & des femmes qui constituent la société japonaise. Vous aussi, vous pourriez vous retrouver à leur place car personne n’est épargné par le poids du quotidien. Une erreur peut vous amener à devoir emprunter de l’argent à un usurier, et lorsqu’on franchit le pas, difficile de ressortir indemne de ce qui vous attend.
2. Un auteur documenté
On entend tout un tas de rumeurs concernant Shôhei Manabe. Serait-il un yakuza ? Était-il usurier ? Est-ce un simple auteur… ? A vrai dire, on en sait peu sur lui. Tout ce qu’on sait, c’est que c’est un auteur profondément documenté. A chaque fin de volume, il remercie un tas de personnalités du milieu, des connaissances à lui, des journalistes & enquêteurs.
En lisant Ushijima, on se rend véritablement compte que ce qu’on lit est très proche de la réalité. A chaque instant, on se questionne sur la faisabilité des événements, tant certaines conditions présentées sont invraisemblables et cruelles. Pourtant, Manabe parvient à établir une narration efficace qui nous laisse baigner dans la noirceur. Il nous convainc de ce qu’il écrit.
Aussi, il n’hésite pas à proposer des moments plus doux et calmes. La vie n’est pas parsemée que d’obscurité. Avec ces différents moments d’attachement à l’univers et aux personnages, on accepte de lire le quotidien éprouvant de ces usuriers et de leurs débiteurs.
3. Sa marque de fabrique
Sa marque de fabrique est une expression de la violence à outrance associée à une description particulièrement fine de la psychologie des personnages. On compare généralement le trait de Shôhei Manabe à celui de Taiyô Matsumoto tant leur façon de dessiner est détaillée, réaliste et non esthétisante. Toutefois, malgré certains thèmes communs, tels que la violence, la comparaison s’arrête là.
Pendant notre lecture, nous sommes étonnés de sa façon, assez unique, d’écrire ses histoires. Il consacre en général 2 volumes à un personnage, puis passe à une autre. Par moment, il parvient à recoller les différents morceaux de chaque chapitre pour créer une nouvelle ligne directrice. Ushijima, c’est donc à la fois un thriller sombre et une tranche de vie.
4. Des personnages passionannts
Les histoires de Manabe semblent tous décrire des hommes vivant ou travaillant en marge de la société, que ce soit dans la pauvreté ou l’illégalité. Ses personnages sont généralement accablés et doivent se battre sur tous les fronts.
Les personnages décrits par Manabe proposent toutes et tous des personnalités pour le moins… excentriques. Ils vivent dans l’excès, s’endettent auprès d’Ushijima et se retrouvent à devoir lui rembourser des sommes astronomiques. Certains y parviennent, d’autres non. En 46 volumes, aucun personnage ne se ressemble et tous les cas de figures sont différents. Nous ne ressentons à aucun moment un tome de trop, car chaque nouvelle histoire propose des personnages passionnants à suivre. On reste curieux de découvrir comment le personnage que l’on suit va terminer. Tout peut arriver.
5. un trait unique
Si Ushijima est aussi profond qu’il l’est, c’est aussi parce que Manabe a un dessin réaliste. C’est principalement pour cette raison que nous avons été attiré par le titre. Son trait est conforme à ce qu’il décrit. Les personnages imposent, la noirceur des événements est graphiquement présente, il arrive à dessiner ce qu’il y a de bon et de mauvais dans la société.
Ce qui est le plus surprenant, c’est de voir l’évolution de son trait au fur et à mesure. 46 volumes & 15 ans plus tard, Manabe est à son apogée. C’est parfois volontairement sale, mais c’est très loin d’être un problème car, au final, c’est ce que l’on recherche. Les décors sont également très impressionnants, car c’est l’une des premières fois que l’on découvre les prises de vue réelles en photographie et adapté dans un manga. Manabe reprend donc directement des rues, des quartiers de Tokyo et les retouche et adapte l’environnement pour positionner ses personnages. Le sentiment de profondeur & de réalisme est poussé à l’extrême.
6. Plusieurs adaptations !
Ushijima est un plutôt bon succès au Japon. A tel point qu’il a rapidement été adapté dans d’autres formats. Dès la fin 2010, une adaptation en TV Drama a été diffusée sur les petits écrans japonais. Contrairement au manga, dans lequel chaque chapitre se concentre sur une histoire, le TV Drama développe parallèlement les péripéties de plusieurs personnages qui sont en rapport avec Ushijima. Leurs histoires s’entremêlent ainsi au fil du scénario.
Cette première adaptation live du manga de Shôhei Manabe n’est malheureusement pas disponible sous nos latitudes. Toutefois, cette adaptation a le grand mérite d’avoir préparé la production d’un long métrage sorti une petite année plus tard. De quoi satisfaire les fans de cette adaptation.
7. Le tome 1 est gratuit !
Le 13 janvier prochain, le volume 01 d’Ushijima sera disponible gratuitement dans les librairies participantes ! Il s’agit d’une opération pour mettre en avant Ushijima pour le retour de l’auteur en France avec sa nouvelle série : Kujô, l’implacable.
Ce premier volume est limité en fonction de son tirage. Demandez-le à votre libraire pour découvrir la série !
Découvrez le chapitre 1 !
Afin de terminer en beauté cette rubrique destinée à Ushijima, l’usurier de l’ombre, on vous invite à découvrir cette histoire en lisant gratuitement le premier chapitre en ligne. Si cette première lecture vous plaît, foncez en librairie prendre la suite !
Le manga :
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