Première mondiale du nouveau film de Rintaro (Galaxy Express, Harmagedon) après 14 ans !

Cinémanga dédié à Sadao Yamanaka : NEZUMIKOZO JIROKICHI avec la participation de Katsuhiro Otomo en tant que designer des personnages.

Le 1er Festival international d’animation de Niigata, qui a été annoncé lors d’une conférence de presse simultanée dans trois villes (Cannes, Tokyo et Niigata), est le plus grand festival asiatique qui privilégie les longs métrages d’animation.

À cette occasion, Rintaro présentera, en première mondiale, son nouveau court-métrage NEZUMIKOZO JIROKICHI dans lequel il rend hommage au cinéaste Sadao Yamanaka. Nous dévoilons ici une image du film ainsi que le message de Rintaro. La vente des billets de la projection sera ouverte le vendredi 24 février à 13h.

Ce film est une adaptation de Nezumikozo Jirokichi – chapitre d’Edo qui a été laissé par Sadao Yamanaka, un réalisateur de génie, mort prématurément à l’âge de 28 ans, mais très actif au début de l’histoire du cinéma japonais (au moment du passage du muet au parlant). C’est Rintaro (Galaxy Express, Harmagedon, Metropolis) qui l’a adapté en film d’animation muet.

Ce film, unique dans son genre, est aussi international car il est co-produit par Miyu Productions, une société de production française en plein essor. Le design des personnages est assuré par Katsuhiro Otomo, connu notamment pour Domu et Akira. On peut également citer Toshiyuki Honda (L’inspectrice des impôts, Metropolis), saxophoniste et compositeur, qui a créé la musique, ainsi que Mami Koyama (la voix de Arale dans Dr. Slump), qui interprète le rôle du benshi (le bonimenteur du cinéma muet). Ce casting prestigieux ajoute de la couleur à ce beau film d’animation muet.

Résumé
Alors que la ville d’Edo est plongée dans l’obscurité nocturne, un homme s’ébroue dans un grenier et sort. C’est le fameux Jirokichi, surnommé Nezumikozo/le Rat, un bandit vertueux qui dérobe les richesses des millionnaires pour les distribuer au pauvre peuple.

Orin, une marchande, perd son mari et mène une vie difficile avec son petit enfant. En profitant de la détresse de cette pauvre femme, les malfaiteurs Yasugoro Bonji et Chogoro tentent de dévoiler la véritable identité de Nezumikozo/le Rat.

En parallèle, Kan’emon, un agent de la police civile, dont l’expérience et l’intuition pour capturer les criminels sont unanimement reconnues, participe aussi à cette enquête, animé par sa haine du crime mais non de l’homme.

C’est un drame humain mélancolique qui se déroule dans les rues d’Edo. Voilà ce dont rêve le réalisateur Sadao Yamanaka pendant son sommeil…

 

Fiche technique
Cinémanga dédié à Sadao Yamanaka NEZUMIKOZO JIROKICHI
(Titre anglais : Manga Cinema dedicated to Sadao Yamanaka « NEZUMIKOZO JIROKICHI »)
Voix : Mami Koyama (rôle du benshi) Japon/2023/25 min/produit par Studio M2, GENCO, Miyu Productions
@Sadao Yamanaka / NEZUMIKOZO JIROKICHI Film partners

Un mot de Rintaro
– Long long a go –
(Ndt : Un jeu de mot entre « long a go » en anglais et « long ago » en japonais qui signifie le menton long, qui faisait le charme particulier de Sadao Yamanaka.)

Sadao Yamanaka, un réalisateur au long menton, à la barbe hirsute, une mini serviette enroulée autour de sa tête et chaussé de sommaires socques japonaises, est mort à l’âge de 28 ans, après avoir travaillé dans l’industrie du cinéma au moment du passage du muet au parlant. C’est pendant la réalisation de ma série Sabu et Ichi (adaptation de l’œuvre de Shotaro Ishinomori) que j’ai entendu son nom pour la première fois.

Comme il s’agissait de la toute première série d’animation historique, c’est Sadatsugu Matsuda, un réalisateur très actif depuis l’époque du muet, qui a supervisé l’enregistrement des voix et qui m’a dit combien Sadao Yamanaka était un génie. Pendant des années, je n’ai pas eu l’occasion de voir les films de Yamanaka, mais un jour, j’ai enfin découvert son Ninjo Kamifusen/Pauvres humains et ballons de papier au célèbre cinéma d’art et essai Namiki-za, situé au sous-sol d’un petit immeuble dans le quartier de Ginza à Tokyo. C’est un film mélancolique et tragique qui marque l’esprit des spectateurs. Encore aujourd’hui, je me souviens d’avoir quitté le cinéma, bouleversé par la scène finale dans laquelle un ballon de papier s’éloigne lentement au-dessus du petit canal d’une ruelle, dans une lumière pâle. Cette scène symbolisait parfaitement le caractère éphémère de notre monde tel qu’il était décrit dans le film.

Plus tard, grâce aux VHS et aux DVD, j’ai découvert Tange Sazen yowa : Hyakuman-ryo no tsubo/Le pot d’un million de ryo et Kouchiyama Soshun. J’ai vraiment été épaté, dans le 1er film, par l’habileté de Yamanaka à faire preuve de concision avec légèreté, élégance et modernité. Quant au second, il m’a complètement séduit par sa mise en scène novatrice et par sa présentation extrêmement contemporaine des personnages.

Un peu plus tard, j’ai appris que Yamanaka avait fait des dessins dans les coins des pages de ses livres pour faire des flipbook (donc de l’animation !) et qu’il avait même réalisé des caricatures. Depuis, j’admire encore plus cet homme qu’on appelait affectueusement « long long ago (menton) ».

Mon équipe et moi avons voulu lui rendre hommage à travers ce petit court-métrage d’animation en adaptant son scénario Nezumikozo Jirokichi – chapitre d’Edo. Sur le champ de bataille où il avait été envoyé pendant la Guerre, il a écrit dans son journal intime: « Je serais un tout petit peu triste si Pauvres humains et ballons de papier était ma dernière œuvre. » Si je peux lui offrir ce petit film, je serai alors « un tout petit peu content ».

Rintaro