Si vous n’avez jamais entendu parler de Takeshi Obata, vous avez pourtant probablement déjà vu son travail : il est illustrateur et mangaka, travaillant avec des écrivains pour les aider à raconter leurs histoires. Il a travaillé sur « Hikaru no Go », bien évidemment sur « Death Note », “Bakuman” et plus récemment sur la version manga de « All You Need Is Kill », le manga basé sur l’œuvre du même nom, qui a inspiré le film Hollywoodien “Edge of Tomorrow”. Dans le passé, il a gagné plusieurs prix culturel japonais de haut niveau pour son travail dans l’univers du manga, comme par exemple le Prix Culturel Tezuka Osamu (gagné en 2003) sponsorisé par le journal Asahi Shimbun.

 

ANN : Dans une série comme « Hikaru no Go », le Go étant un jeu que nous sommes habitués à attribuer aux personnes âgées, comment avez-vous maintenu le sentiment d’excitation pour le jeu à travers vos dessins ?

Obata : Oui, j’ai eu les mêmes préoccupations ; le Go est en quelque sorte un jeu pour vieil homme, comment pouvais-je le communiquer aux jeunes personnes ? J’ai donc décidé de faire du personnage principal quelqu’un de joyeux, quelque peu amusant, un peu turbulent auquel les enfants pourraient s’identifier et se connecter. Parce que peu de gens connaissent le Go, j’ai aussi fait beaucoup de recherche sur les petits détails à propos du jeu, pour maintenir en quelque sorte une fidélité vis à vis du jeu.

 

ANN : Donc ce serait la même chose que de couvrir un tournoi d’échec, pour les personnes qui ne connaissent pas les échecs, en ce qui concerne l’apport des détails ?

[Obata hoche la tête]

 

ANN : En parlant d’échec, c’est la question suivante. Dans Death Note il y a une forte insistance sur le fait de regarder des personnages se livrant au jeu du chat et de la souris -comme au jeu d’échec- était-il difficile de rendre cela passionnant visuellement ?

Obata : C’est une question difficile !

Yoshida, éditeur d’Obata : Ne diriez-vous pas plutôt que c’est la responsabilité de l’auteur original et qu’Obata a juste besoin d’être sûr que le dessin soit bon ?

Obata : Bien, je sais que c’est une question assez délicate évidemment, mais je pense que la grosse différence est que dans Death Note, la plupart des personnages ont des caractères très marqués, il était donc très important de capter leurs expressions faciales manipulatrices pour avoir l’impression qu’ils pensent de manière diabolique et ce seulement parce que leurs visages avait cet aspect manipulateur.

 

ANN : En parlant d’art, préférez-vous dessiner ce que vous préférez, même si cela est facile, ou dessiner quelque chose de nouveau qui pourrait être réellement difficile ?

Obata : Si je fais assez confiance à l’écrivain, certainement le dernier, pour le défi.

 

ANN : Pour « All You Need Is Kill » qui existe en roman, en manga et en film : visuellement, quelles sont les principales différences entre le manga et le film ?

Obata : Il y a certaines choses, certaines expressions uniques à chaque format, le film fera seulement ce qu’un film sait faire et le manga la même chose. J’essaye d’exploiter ce format manga au mieux et je sens que j’ai réussi si j’arrive à exploiter les avantages qu’il y a à travailler sur le format manga. Par exemple, quelques-uns des bateaux et modèles qui existent dans le film et le manga sont vraiment différents, le mouvement sphérique, est un mouvement très rapide et je pense qu’il est mieux capté dans le manga. C’est un détail sur lequel j’aime me concentrer.

 

ANN : Donc, effectivement, le manga est le manga et le film est le film, donc l’originalité du format manga devrait être soulignée ?

Obata : Oui, c’est exactement ça. Le manga est le manga [hoche la tête]

 

Un tout grand merci à Anime News Network pour l’interview !