hell-s-kitchen-tome-4La petite guerre entre les départements agriculture et cuisine enfin terminée, pour un temps du moins, Satoru va peut-être enfin pouvoir étudier correctement ?

« Je deviendrai cuisinier. Je prouverai au monde que les cuisiniers sont des êtres exceptionnels ! »

Cela semblait bien parti : non seulement le comte était reparti aux enfers pour quelque temps (une histoire de vin se mariant particulièrement bien avec une certaine âme), mais Satoru venait également d’apprendre son admission en cité universitaire. Voilà qui signifiait pour lui passer plus de temps avec ses talentueux camarades, et un peu moins à se faire torturer par le comte. Mais c’était sans compter sur son nouveau colocataire qui, par le plus grand des hasards, est son antithèse absolue : Mitsurô Kumoï. Satoru aurait-il quitté un enfer pour un autre ? Pas si sûr.

« Je te laisse un devoir à faire, je veux que tu me dises exactement ce que la cuisine représente pour toi. »

Sur ces sages paroles se volatilise le comte Antigaspi en maltraitant la chambre de Satoru au passage, nous offrant ainsi un thème sur lequel méditer : la raison de cuisiner. L’amour de la bonne nourriture, l’envie de faire plaisir, la drague… chaque cuisinier a ses propres motivations pour se donner corps et âme (surtout l’âme) à son art ; et lorsque deux cuisiniers aux principes opposés se rencontrent, il n’est pas bon de se trouver au milieu.
Vous l’aurez compris, ce tome se penche particulièrement sur un personnage : Mitsurô Kumoï. Avec sa cuisine inspirée de la médecine chinoise, il est bien décidé à mettre petit à petit les grands de ce monde à ses pieds et à prouver qu’un chef cuisinier qui se respecte n’a rien à envier à l’élite. Un cuisinier débutant comme Satoru qui semble a priori cuisiner pour plaire ne peut alors que lui taper sur les nerfs. Mais ce ne sera pas suffisant pour démonter ce dernier qui, même une fois réduit au rôle de larbin, sera bien décidé à apprendre quelque chose de Kumoï, que ce soit sur sa cuisine ou son passé.

Presque tout un tome pour introduire un personnage, c’est un « risque » qui peut payer. Mais si le personnage ne parvient pas à éveiller l’intérêt du lecteur, c’est un peu plus difficile, et c’est hélas mon cas sur ce tome – ceci n’engage que moi ! Kumoï était peut-être un peu trop prévisible, ce qui est un comble à écrire pour un shônen qui suit un schéma très classique, mais qui fonctionne. Amazi-sensei mentionne à un moment donné qu’il avait d’autres projets pour Kumoï, et je regrette un peu qu’il ait dû changer d’idée à la dernière minute. Un développement sur le long terme aurait peut-être mieux servi le personnage.

De plus, la petite absence en début de tome du comte Antigaspi se ressent, preuve qu’il est vraiment essentiel à la dynamique de l’histoire et au décalage hilarant qu’il apporte. Heureusement, il nous revient vite pour, je pense, un de mes chapitres préférés « humoristiquement » parlant. Mais d’une certaine façon, Antigaspi conserve toujours son côté… flippant. Ces instants fugaces où l’on se rappelle qui il est, ses intentions et… Bon sang, Satoru, pourquoi tant d’efforts pour te rapprocher de ta propre mort ?

Ne laissez pas mon avis mitigé sur ce tome (et seulement sur ce tome) vous décourager. La série en elle-même est toujours aussi agréable à suivre tant visuellement que dans sa narration, et entre deux et entre deux éclats de rire au détour d’une page, j’ai toujours espoir que l’enfer vienne mettre son grain de sel sur terre.

 

Un petit beignet explosif pour la route ?