Le retour de Matsumoto Taiyô !

Toute l’équipe est fière de vous l’annoncer : Tokyo Higoro, de Taiyô Matsumoto arrive le 15 novembre 2024 dans notre collection Made-in !

Dans ce nouveau récit, nous assistons à la naissance d’un nouveau chef-d’oeuvre. L’auteur vous plonge à la découverte du métier d’éditeur au Japon. « Créer, éditer, démissionner… Créer à nouveau…« . On y retrouve tout le talent réaliste et bienveillant déjà connu de l’auteur de Sunny ou Number 5. Édité chez Shogakukan, cette histoire terminée en 3 volumes a notamment gagné le grand prix en 2022 au THE BEST MANGA Kono Manga wo yome ! et s’est aussi placé dans les 8 derniers nominés du 27e Tezuka Osamu Manga Awards ! 

Le volume 01 de Tokyo Higoro est sorti le 30 août 2021 dans les librairies japonaises. Son rythme de publication était trimestriel, dans le magazine Big Comic Original Zôkangô, et, de ce fait, il fallu plus d’un an pour que le volume 02 sorte au Japon (sortie le 30 novembre 2022). En découvrant ce rythme de parution très lent, et au vue de l’avancée de l’histoire, nous avons fait le choix de programmer sa sortie en cette fin d’année, non seulement pour nous permettre un statut éditorial plus clair, mais aussi pour vous proposer un rythme de sortie plus agréable pour découvrir l’entièreté de ce récit. Ainsi, vous n’aurez pas plusieurs années à patienter pour lire l’intégralité de Tokyo Higoro.

Résumé :

Ce jour-là, Shiozawa, éditeur de mangas, a démissionné de son poste pour raison personnelle après trente années passées au sein de la même maison d’édition. Mais cet homme, qui vit seul dans un petit appartement loin de l’agitation de Tokyo et qui parle à son moineau de Java, ne parvient pas à laisser tomber les mangas. Le voilà qui part retrouver les dessinateurs dont il s’est occupé par le passé.

Les points forts de cette courte série : 

Tout comme dans Errance d’Inio Asano, la frontière entre la fiction et la réalité est floue. Cependant, le graphisme et le découpage parfois onirique de Taiyô Matsumoto contribuent à donner une certaine chaleur et une ambiance feutrée à ce récit incarnant pourtant la désillusion des mangakas pour le « marché » pour lequel ils créent.

Ce qui éveille la curiosité, c’est que d’un côté, il dépeint les mangakas en tant qu’humains, qui ont une vie, des aspirations, des déceptions, une famille, une situation financière. De l’autre, les éditeurs sont représentés comme des êtres un peu déconnectés de la réalité, enfermés dans une bulle de « réalité » propre à eux. L’imaginaire collectif tend à représenter l’inverse, du coup on ressent une certaine fraîcheur dans ce traitement du sujet.

Comme dans Sunny, alors que le fond n’est pas réjouissant, la forme et le ton empêchent le manga de devenir franchement déprimant. Tout comme envers les enfants, le regard que pose Taiyô Matsumoto sur ces quinquas et sexagénaires qui peuplent son récit déborde de bienveillance. Même quand il dépeint un personnage antipathique comme Aoki.

Il reste fidèle à ses dialogues simples mais profonds et marquants. Un exemple : « Il semblerait qu’un jour ou l’autre, toute personne finit par mourir. »

Ce qui est intéressant à noter, c’est que les décors semblent refléter l’état psychologique des personnages traités au centre de chaque chapitre. S’il est un peu troublé, il penchera d’un côté. La ville sera trempée de pluie si la déprime l’emporte. Mais s’il y a de l’espoir, les rayons de soleil ou l’éclat paisible des étoiles baigneront le paysage.