Quand les hommes font face à la nature, c’est d’abord eux qu’ils affrontent. Qui mieux que Jirô Taniguchi pourrait nous le faire comprendre? À travers le regard et les souvenirs du héros-photographe Fukamachi Makoto, le lecteur pénètre dans un monde à part où cohabitent la dure loi de la montagne et la folle passion des hommes.
Peut-être que vous ne connaissez pas encore ce chef-d’œuvre, c’est pourquoi on souhaite vous convaincre de le lire en 5 points !
Le Sommet des dieux
Un manga à vous couper le souffle! Dans une petite boutique népalaise, Fukamachi tombe sur un appareil photo qui pourrait bien être celui de George Mallory, le célèbre alpiniste qui fut le premier à essayer de vaincre l’Everest. Mallory disparût avec Andrew Irvine, lors de cette ascension en 1924, sans que l’on puisse savoir s’ils sont parvenus au sommet. Et si c’était seulement lors du chemin du retour qu’ils avaient eu cet accident fatal? Cela changerait l’histoire de l’alpinisme! C’est sur cette passionnante question que s’ouvre le chemin initiatique de Fukamachi qui sera amené à faire la rencontre de figures hautes en couleurs. Le dépassement de soi, l’aventure, la passion de la montagne sont les leitmotivs de cette formidable aventure signée Jirô Taniguchi!
1. Plus qu'un manga
Le Sommet des dieux fait partie de ces fameux titres exceptionnels pour leur propre construction du récit et leur dessin époustouflant. Chez Kana, nous avons souvent entendu dire que c’était le premier manga conseillé à des parents, avec Monster de Naoki Urasawa. Et c’est vrai : cette œuvre est bien plus qu’un manga. Il fait la connexion parfaite entre tous les genres de la bande-dessinée générale. Il parvient à nouer des liens, même avec ceux qui sont généralement les plus tremblants face au sens de lecture japonais.
C’est pourquoi on a tendance à imaginer ce manga, cette BD, ce roman graphique comme à part dans notre catalogue. Il coche toutes les cases de nombreuses spécificités de la bande-dessinée. Pourtant, cela reste bien un manga. Et pour ça, il fait la passerelle parfaite pour les plus exigeants lecteurs !
2. Jirô Taniguchi au dessin
On ne le présente plus, l’auteur de Quartier lointain, Terre de rêves, Icare ou encore Au temps de Botchan est un monstre incontesté du manga. Il a prouvé à de multiples reprises qu’il est l’un des auteurs disparus les plus influents et impressionnants de notre époque.
Taniguchi ne l’a jamais caché, son influence provient des BD occidentales. C’est de ça qu’il tient son trait réaliste, précis et expressif. Avec Le Sommet des dieux, il concentre son art sur l’exploration de milieux lointain de l’Homme. Il réussit avec brio à faire ressentir toute la difficulté des explorations, tout le danger que cela demande mais aussi toute l’excitation que cela procure. Bref, une œuvre d’art à la hauteur de l’Everest.
3. Un récit multirécompensé
Cette œuvre s’inspire d’un roman de Baku Yumemakura, intitulé Kamigami no itadaki (Le Sommet des dieux). C’est à la fin des années 2000 que M. Yumemakura & M. Taniguchi concluent qu’ils vont travailler ensemble sur l’adaptation manga du roman. S’ensuit une publication efficace. L’adaptation manga se termine en 2003 avec 5 volumes, et c’est dès 2004 que nous éditons une première édition de ce manga phénomène.
En 2001, le manga gagne le prix de la meilleure œuvre dans la catégorie manga lors de la 5e édition du Japan Media Arts Festival au Japon et c’est en 2005 qu’il remporte le Prix du dessin lors du Festival d’Angoulême 2005. M. Taniguchi nous faisait alors l’honneur d’être présent ce jour-là pour remercier ses lecteurs français. Il recevait le prix du meilleur scénario au festival d’Angoulême pour Quartier Lointain quelques années plutôt. La boucle est bouclée.
4. Une découverte extraordinaire
C’est indéniablement une œuvre majeure qui survivra aux autres, un véritable concentré de splendeur et de force spirituelle. On y suit un personnage qui court après son rêve et qui n’y renonce jamais, quel qu’en soit le prix. Personne ne reste indifférent face au traitement de ces personnages que l’on suit sur plusieurs années de vie.
On y découvre plusieurs cultures, plusieurs objectifs, plusieurs facettes de ce que constitue une vie. On se tient à son bouquin comme si un alpiniste se tenait à la paroi d’une montage de plusieurs kilomètres de hauteur, juste au dessus du vide. On ressent rarement ce type d’émotion, cette découverte naissante au fond de notre cœur. Le Sommet des dieux est l’un des seuls récits à réussir cet exploit de lier émotion, action, suspens et aventure.
5. Un film d’animation français époustouflant
Nous n’avons jamais été aussi heureux que de découvrir l’adaptation en film d’animation au cinéma de ce manga tant apprécié. C’est en 2015 qu’est annoncée la préparation d’un film d’animation français. C’est finalement en 2020 que des premières images sont dévoilées, au Festival d’Annecy pour une sortie en 2021.
Ce film rend un hommage tout particulier à Jiro Taniguchi qui avait partagé toute sa confiance dans le projet. Une fois en salle, le film nous transpose une adaptation qui se veut à la hauteur de l’œuvre. Elle a conscience qu’en un seul film, c’est impossible de raconter autant que l’œuvre manga, et pourtant, le film parvient à réaliser l’exploit d’encourager le spectateur à prendre part au voyage. La réalisation de Patrick Imbert est impressionnante de réalisme, le jeu d’acteur de Damien Boisseau & Éric Herson-Macarel est impeccable, sans non plus oublier la bande-originale exceptionnelle d’Amine Bouhafa. Bref, probablement l’un des plus beaux films d’animation réalisé.
Découvrez le chapitre 1 !
Afin de terminer en beauté cette rubrique destinée au Sommet des dieux, on vous invite à découvrir cette histoire en lisant gratuitement le premier chapitre. Certains d’entre vous auront besoin d’une vraie lecture pour savoir si vous vous lancez dans l’achat des volumes. Bonne lecture et merci !
Le manga :
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