Le mois dernier, nous avons débuté notre chronique Kana : 20 ans d’histoire.

Aujourd’hui, retrouvez la suite de l’histoire de la maison d’édition, de sa création à son ascension en passant par ses plus grands titres !

 

Alors que Yves Schlirf, le fondateur de Kana, a réussi à lancer l’idée de développer une filiale manga, le plus dur restait à venir : partir au Japon afin de convaincre les éditeurs japonais de céder leurs titres à ces personnes qui souhaitaient développer la bande dessinée asiatique bien en dehors des limites de l’Extrême-Orient.

Yves Schlirf et François Pernot sont donc partis pour le Japon afin de présenter leur idée d’importer du manga en France et en Belgique.

 

Ils ont donc pour la première fois rendez-vous avec la Shueisha.

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Pour rappel, la Shueisha est une maison d’édition japonaise fondée par Shôgakukan en 1925 et devenue indépendante en 1926.

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Couverture du Weekly Shonen Jump – Mars 2014

 

La Shueisha a à son actif plusieurs magazines de prépublication tel que le mondialement connu Weekly Shonen Jump,

mais également le Monthly Shônen Jump, Ultra Jump, Weekly Young Jump, Ribon et Betsuma, entre autres. Shueisha a également créé en 1973 la maison d’édition Hakusensha.

L’entreprise compte aujourd’hui plus de 750 employés (chiffres du 1er Novembre 2015).

 

 

 

Déjà très influente dans le milieu des années 1990, c’est un certain M. Makino qui a reçu Yves et François afin d’écouter leur projet.

Ils étaient plutôt confiants, puisqu’ils avaient un atout de taille : le groupe Média Participations, premier éditeur de bande-dessinée et audiovisuel en Europe. En effet, le groupe possédait déjà une grande renommée et profitait donc d’une stabilité qui ne pouvait que rassurer la compagnie japonaise. Yves et  François ont présenté leur projet pendant plus de deux heures aux Japonais. A la suite de cet entretien, la sentence est tombée :

NON

 

Après s’être tant battu pour voir naître le projet de cette maison d’édition, Yves recevait donc un refus clair de la part de la Shueisha. Attristé d’avoir fait un si long voyage pour rien, il a tout de même tenu à leur présenter un magazine japonais dans lequel il figurait grâce à Carlo Levy, le patron de Dybex. Celui-ci trouvait étonnant que Yves en tant que libraire, fasse importer des mangas en version originale alors que les lecteurs, pour la plus grande partie d’entre eux, ne savaient pas lire le japonais. Yves a donc glissé ce magazine dans les mains de l’éditeur qui, très poliment, a lu l’article.

Et alors qu’ils allaient partir, M. Makino les a arrêté, les a fait rasseoir et a appelé de nouvelles personnes :

Ils étaient d’accord.

Grâce à cet article, Yves avait su leur prouver qu’il aimait le manga en tant que libraire. Il n’était donc pas venu au Japon pour se faire de l’argent, mais bien pour promouvoir un produit qu’il aimait et qu’il souhaitait voir se développer en Europe. C’est l’humain et sa passion pour la bande dessinée qui a su les convaincre.

Et c’est ainsi qu’ils ont pu repartir avec la licence d’une oeuvre appelée Saint Seiya

 

 

 

Bien entendu, l’histoire ne s’arrête pas là !

Retrouvez dès le mois prochain la suite de l’histoire de Kana 🙂

 

Le Saviez-vous ?

La Shueisha est classée dans le Top 15 des meilleurs éditeurs mondiaux.

La maison d’édition fêtera cette année ses 90 ans !

(Classement réalisé en 2012 par Livres Hebdos – n°915, 22 juin 2012.)

 

 

Retrouvez la première partie de Kana : 20 ans d’histoire !